LIMBO - Une œuvre de Arnt Jensen
Difficile de dire si on vit, traverse ou tout simplement on joue à Limbo. Plus probablement, on en fait miroiter ces trois facettes là, taillées avec autant de justesse et d'économie qu'un trait noir sur une feuille blanche.
Attiré par l'auréole que lui offre la critique professionnelle et les opinions de ceux qui ont franchi les limbes avant moi, j'ai embrassé l'expérience de ce jeu indépendant de plateforme et d'énigmes dès qu'il s'est rendu disponible pour PC, après avoir longtemps été une exclusivité console.

Limbo pourrait être une collaboration de Burton et de Lynch, filmé façon Murnau. Il utilise le noir et le blanc comme jamais un titre ne l'a fait. Sans histoire explicite ni parole, sans presque de musique*, Limbo fait richement bruisser dans l'esprit les lacunes assumées de sa narration et le minimalisme volontaire de sa réalisation. Tout ce qui n'y est pas fait du bruit. Limbo est une note unique, longue et claire dans le silence. C'est un conte cauchemardesque et cruel qui frappe et sonne juste, qui appuie avec une précision chirurgicale sur le détonateur de l'imaginaire morbide.

Entre trois et cinq heures de jeu seulement, n'offrant aucune matière à être rejoué, Limbo n'en demeure pas moins une allégorie touchante, une très belle œuvre expressionniste et symbolique.
J'ai adoré Limbo. 9,99 E sur Steam...uniquement.

*Quelques notes qui pourraient être issues des Peel Sessions de Badalamenti et, pour le reste, une richesse de bourdonnements, d'effleurements, de craquements, de crépitements...d'une rare qualité.

Le trailer --
Un article sur le jeu