WarsaW
editeur : John Doe EditionsJe ne sais pas ce qui m'a pris mais, récemment, j'ai remis les pieds dans une boutique de jeux de rôle, une de celles qui est nichée dans le 5e arrondissement, non loin de l'Université de Jussieu.
Évidemment, l'émotion aidant, et après avoir parcouru d'un œil aussi avide qu'hagard les rayons (semi) emplis de nouveautés aux noms exotiques et pittoresques, je suis reparti avec un bouquin sous le bras (*).
WarsaW, donc, se présente sous un petit ouvrage de 128 pages au format A5, publié dans une gamme qui se veut "one-shot". Pas de suppléments, donc mais un univers et un système adapté succinctement décrit jeté en pâture aux MJ désireux d'improviser autour.
De quoi s'agit-il ?
Varsovie, 1964, le conflit débuté en 1914 ne s’est pas terminé en 1918. Après un demi-siècle de guerre, les belligérants se sont pour la plupart retirés du conflit. Ne restent que les deux empires totalitaires que sont le Komingrad (ultime avatar de l’URSS) et le NeuReich (l’héritage de l’Empire de Guillaume II) s’affrontant sans relâche et sans pitié. Ces deux blocs, engagés dans une guerre d’usure destructrice s’affrontent à présent en Pologne, plus particulièrement à Varsovie. Le pays est bouclé, cerné par d’immenses murs surveillés. La Pologne est devenu un immense no man’s land entre les deux armées. Un no man’s land peuplé de civils, de résistants, d’une population oubliée et prisonnière de la guerre.
Cet affrontement a donné lieu à des innovations pionnières terribles. Soldats zombi, aliénés aux capacités surhumaines, zeppelins bardés de canons ravagent les derniers pans de mur encore debout d’une ville martyre. Totalement isolée, la cité a été oubliée par le reste du monde, qui se contente d’attendre prudemment l’issue du conflit.
Varsovie est devenue WarsaW.
Résistants patriotes, contrebandiers, partisans anarchistes ou soldats déserteurs, les personnages ont rejoint une faction et tentent de survivre dans cette ville ravagée. Vous êtes l’un d’entre eux.
WarsaW, c’est une uchronie guerrière pulp, une sorte de bataille de Stalingrad aux inventions dégénérées et aux monstres mécaniques. Une ville en ruine, peuplée de meutes de cannibales, de soldats modifiés par des prothèses rouillées. Dans cette métropole assiégée et cernée par les armées étrangères, quels seront vos choix ? Simplement survivre, combattre l’envahisseur, s’enrichir au marché noir ou bien tenter de faire triompher la paix, cette paix qui n’existe plus que dans les livres d’histoire interdits ?
Une uchronie pessimiste pulp donc, dont j'avais entendu parler sur inénarrable forum des canards pressés, où l'un d'entre eux se demandait avec quoi adapter S.T.A.L.K.E.R., le jeu vidéo, autour d'une table de
vrais rôlistes.
Et force est de reconnaitre qu'il y a de quoi faire, et qu'il existe quelques points de passage d'un univers à l'autre.
L'univers de WarsaW, loin de se revendiquer crédible, présente un côté steampunk assez amusant, et propose un système de jeu simulant la tension et la fatigue des personnages.
Le livret est assez court pour que tout amateur ayant par le passé dévoré ses manuels de 400 pages reste un peu sur sa faim, mais une fois le parti pris de le prendre comme une boite à outil pour forger "son" WarsaW, force est de constater que le bouquin remplit bien son ouvrage (même si j'aurais préféré moins de règles et plus de descriptions personnellement).
Bon, personnellement, je suis pas certain de refaire un jour une partie de jdr, mais le jeu m'a suffisamment titillé le cortex pour que je me fende d'une
"illus-photo-montage" qui pourrait être un écran de Mj en 3 volets (genre 24x32cm par volet).
* En fait, c'est même pas vrai, j'ai aussi acheté Maléfice 3e édition. Oui, je suis faible... Et oui, je vous emm...